Par Mylène Goyette, CPA
Faire la distinction entre un employé et un travailleur autonome peut parfois donner des maux de tête, autant au travailleur qu’au donneur d’ouvrage, puisque cette classification comporte des différences fiscales considérables.
À titre d’exemple, un employé sera très limité dans les dépenses déductibles à l’encontre de son revenu alors qu’un travailleur autonome pourra déduire la totalité des dépenses engagées pour gagner son revenu d’entreprise. Aussi, le donneur d’ouvrage devra procéder aux retenues à la source nécessaires sur la rémunération versée à un employé alors qu’il n’est pas responsable de ces mêmes retenues pour le travailleur autonome.
Sur le plan fiscal, il n’existe aucune définition précise des termes « employé » et « travailleur autonome ». Il faut donc se référer à des critères établis par les tribunaux au fil du temps afin de distinguer les deux types de travailleurs.
Au Québec, le premier critère à analyser est celui de subordination et de contrôle qui consiste à déterminer l’ampleur du contrôle que le donneur d’ouvrage exerce sur le travailleur. Par exemple, qui détermine le travail à accomplir et comment l’accomplir? Qui définit l’horaire de travail? Plus le lien de subordination et de contrôle sera fort entre les deux parties et plus le travailleur sera considéré comme un employé. Si, lors de l’analyse de ce critère, il est déterminé qu’il existe manifestement une relation employé-employeur entre les deux parties, l’analyse est alors complète.
Si le critère de subordination et de contrôle ne permet pas de déterminer à lui seul le statut d’un travailleur, en plus de l’intention des parties, les autres critères qui doivent être analysés sont les suivants :
En conclusion, retenons que les critères mentionnés précédemment servent de guide dans la détermination du statut d’un travailleur. Ils doivent tous être pris en compte dans l’analyse, en plus de la situation globale de ce dernier.