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Intégrer les critères ESG : rentabilité et pérennité pour votre entreprise!

Par Fannie Pelletier, CPA

 

Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) occupent de plus en plus de place dans le discours actuel. On parle d’émissions carbone, de pollution de l’air, de préservation de la biodiversité, de la gestion des déchets, mais aussi de la reconnaissance du fait autochtone, de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle responsable de rémunération des dirigeantes et dirigeants, de conformité, de modèle d’affaires éthique et de transparence. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les têtes dirigeantes et les chefs d’entreprise soient sensibles aux répercussions que pourraient représenter ces enjeux sur le sort de leur entreprise. 

Voici où nous en sommes:  80% des entrepreneuses et entrepreneurs québécois sont aujourd’hui déterminés à trouver des moyens pour réduire leurs incidences sur l’environnement et à investir davantage, selon l’étude Focus Québec menée par KPMG. C’est une bonne nouvelle! Et parmi cette proportion, 83% se disent activement à la recherche de fournisseurs « verts » ou aspirent à se positionner en tant qu’entreprise « verte ». Ces entreprises communiquent activement leurs initiatives et leurs objectifs, et c’est tout à leur honneur! Ces statistiques encourageantes mettent en lumière les intentions des dirigeantes et dirigeants, qui sont non seulement porteuses d’espoir, mais aussi rentables sur plusieurs plans. 
 

Un écosystème dynamique et porteur de possibilités

La pérennité de l’organisation occupe une bonne partie des pensées de la dirigeante ou du dirigeant d’entreprise. Pour ce faire, cette personne a besoin d’une main-d’œuvre engagée, de fournisseurs impliqués, de partenaires d’affaires, d’investisseuses et investisseurs intéressés et d’une clientèle fidèle. 
Il convient donc d’engager un dialogue structuré avec les différentes parties prenantes afin de connaître leurs objectifs en matière de transition durable. Par dialogue structuré, on entend des séances de travail et de réflexion, des questionnaires et des enquêtes ou encore des ateliers de cocréation. Au-delà du partage des objectifs et d’informations, ces rencontres permettent de générer une collaboration productive à la fois par la mise en lumière des risques, mais surtout des occasions à saisir.

Les attentes grandissantes de tous et de toutes génèrent une responsabilité élargie et sont source d’occasions d’affaires. En effet, une démarche ESG permet d’établir de nouveaux segments de clientèles ou marchés à desservir, quand ce n’est pas de nouveaux produits et services à développer. 
Les employées et employés qui travaillent chez vous, les clientes et clients qui achètent vos produits ou services et les investisseuses et investisseurs qui injectent des capitaux dans votre projet d’affaires veulent savoir et comprendre comment votre organisation concilie et parvient à équilibrer les dimensions économiques, sociales et environnementales de vos activités. 
 
Figure 1 – Modèle des trois piliers, publié dans le rapport intitulé Our Common Future (Notre avenir à tous), également connu sous le nom de Rapport Brundtland (1987)
 

 

 

 

 

 

 

 


Pour que le dialogue soit utile 
L’état d’esprit dans lequel la direction doit dialoguer avec ses parties prenantes est celui de la création de valeur partagée. Le succès de la démarche s’appuie sur une intention sincère. Ainsi, il ne suffit plus d’avoir une équipe de direction bienveillante, compétente et capable d’inspirer; il est maintenant essentiel de se doter d’objectifs mesurables qui vont au-delà du profit financier. 

La clientèle le demande déjà ou le demandera sous peu. Fabriquer des produits de qualité sans toutefois offrir un service de réparation ou de récupération en fin de vie ou afficher fièrement son implication dans la communauté, mais décider de délocaliser son service à la clientèle afin de réduire ses coûts sont des exemples qui pourraient laisser vos principales parties prenantes pantoises.


Retour sur investissement
Le cadre ESG permet de guider la réflexion des équipes et de déterminer les enjeux qui sont à la fois importants pour le succès de votre entreprise et l’engagement de vos parties prenantes. Une fois établis, ces enjeux prioritaires nécessitent des investissements. Par exemple, une usine située en bordure d’une rivière qui déborde de son lit au printemps pourrait devoir être relocalisée. Cela implique des investissements en capital, mais permet de réduire le risque d’un arrêt de production et la perte potentielle de revenus. Par exemple, la mise en place d’un service additionnel de récupération en fin de vie requiert des investissements, mais permet de générer des revenus en provenance d’une nouvelle clientèle séduite par la proposition ou par un taux de rétention de vos clientes et clients actuels. 

Comme pour tout projet d’investissement, une analyse coûts-bénéfices et un calcul du retour sur investissement en fonction du délai de récupération habituel gagnent à être réalisés préalablement. Délocaliser une usine en situation de crise, interrompre sa production durant quelques jours, voire des semaines, gagner ou perdre des parts de marchés, etc., peuvent être transposés en coûts et revenus potentiels. 

En terminant, je vous suggère d’écouter la conférence « Pourquoi les entreprises peuvent réussir à résoudre les problèmes sociaux? » de Michael Porter, célèbre professeur de Harvard et économiste, dans le TedTalk. Selon lui, ce sont les organisations qui sont les mieux placées pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux et prendre en charge la résolution de problèmes de taille comme ceux des changements climatiques. Son hypothèse tient au fait qu’une entreprise qui résout un problème en tire un bénéfice, ce qui l’incite à poursuivre sur cette voie. Ce postulat colle parfaitement à la définition du développement durable, à savoir un développement qui permet de réconcilier environnement, société et économie. Sachant que les organisations sont les mieux positionnées et qu’elles peuvent en tirer de la rentabilité, les dirigeantes et dirigeants ont intérêt à s’engager rapidement dans la voie de la durabilité en ayant recours au cadre ESG, et ce, peu importe la taille et le secteur dans lequel ils évoluent. 
 

Modèle des trois piliers