Par Daniel Valois, CPA
La COVID-19 a sensibilisé les entrepreneurs à l’imprévisibilité du 21e siècle. Ce chaos a mis en évidence l’importance de la résilience d’entreprise, soit la capacité d’une organisation de s’adapter rapidement face à un marché volatil et incertain afin d’assurer sa survie. Dans le présent article, nous analyserons pourquoi certaines pratiques courantes en matière de financement peuvent nuire à votre résilience.
« L’option la moins chère est toujours la meilleure. »
J’espère que cet énoncé vous semble incorrect. En effet, peu importe ce que l’on achète dans la vie, il est peu probable que la solution la moins chère soit toujours la meilleure. À titre de consommateur, on apprend que, outre quelques exceptions excentriques, le fait de payer plus cher se traduit généralement par plus de qualité. Pourtant, en matière de financement, la tendance est de privilégier le taux d’intérêt le plus faible. Le tableau ci-dessous met en valeur l’équilibre des avantages et des inconvénients par instrument financier.
Comme vous pouvez le constater, aucun instrument n’est meilleur qu’un autre, tout est une question d’équilibre. Le désavantage du coût plus élevé est compensé par des avantages significatifs en matière de résilience, tels qu’une plus grande flexibilité et des garanties moindres. En ce sens, un régime équilibré est de mise lorsque vient le temps de structurer son financement, voici pourquoi.
Le prêt à terme garanti est très présent dans les entreprises. Son coût est généralement faible du fait que les garanties exigées et les modalités de remboursement réduisent significativement le risque du prêteur. En contrepartie, le risque est transféré sur les épaules de l’organisation et de ses actionnaires qui doivent mettre à risque leurs actifs ainsi que leur patrimoine familial et faire face à des modalités strictes. Bref, l’avantage du coût se fait aux dépens d’une résilience moindre, car une trop grande proportion de prêts garantis condamne la société à performer de manière stable et continue, ce qui est moins probable dans une économie volatile et incertaine.
À l’autre extrémité se trouve le capital de croissance et de développement ainsi que le capital-actions. Malheureusement, ces instruments ne sont pas suffisamment présents dans nos entreprises, probablement en raison de leur coût élevé. Pourtant, leur capacité de réduction du risque pour l’entreprise ainsi que leur flexibilité en font des instruments essentiels en matière de résilience. Tout d’abord, l’absence de garantie implique que la récupération de l’investissement dépend de la continuité d’exploitation alignant ainsi l’objectif de l’entreprise et de l’investisseur en période de turbulence. Ainsi, face à une crise, l’investisseur allégera rapidement ses modalités et sera même prêt à réinvestir afin d’assurer la survie de l'organisation. De plus, mentionnons que le capital de croissance et de développement ainsi que le capital-actions, contrairement aux prêts traditionnels, améliorent la capitalisation de l’entreprise, ce qui réduit le risque pour les prêteurs traditionnels et se traduit par un taux d’intérêt plus faible et une meilleure collaboration.
En bref, voici ce qu’il faut retenir :