Par Louis-Edgar Jean-François, CPA
Le financement est sans contredit «le nerf de la guerre». Sans financement adéquat, de nombreux projets ne pourraient tout simplement pas voir le jour. Les entreprises ont besoin de capitaux pour investir dans de nouvelles technologies, embaucher du personnel, développer de nouveaux produits et élargir leurs activités. L'accès à un financement suffisant et abordable favorise la compétitivité des entreprises, stimule la productivité et crée des emplois.
Mais comment se financer de la bonne façon?
Je vous propose une séquence de financement intelligente:
1 – On regarde EN PREMIER les possibilités de croissance organique, c’est-à-dire la croissance naturellement créée par les revenus autogénérés, principalement les revenus de l’entreprise. Le financement organique, ou financement interne, fait référence aux méthodes de financement qui proviennent des ressources internes d'une entreprise ou d'une organisation. Cela signifie qu'au lieu de s'appuyer sur des sources externes de financement, comme des prêts bancaires ou des investisseurs, l'entreprise utilise ses propres bénéfices, ses actifs ou ses réserves pour financer ses activités, ses projets et son expansion.
2 – Si ceux-ci ne sont pas suffisants, on regarde alors les options de subventions, de commandites, et même les concours et les bourses (il existe un annuaire des Subventions au Québec). Vous seriez surpris de constater à quel point il y en a!
3 – Si les revenus autogénérés sont insuffisants et que les subventions ne sont pas possibles, on regarde les options de prêts sans intérêts ou à bas taux d’intérêts, offerts par les gouvernements, l’écosystème entrepreneurial ou certaines banques. Les prêts sans intérêt, également connus sous le nom de prêts à taux zéro ou prêts à intérêt nul, sont des formes de financement où l'emprunteur ne paie aucun intérêt sur le montant emprunté. Voici des possibilités:
Il est important de noter que, bien que les prêts sans intérêt n'impliquent pas de paiement d'intérêts, ils peuvent toujours exiger un remboursement du capital emprunté selon des modalités convenues entre l'emprunteur et le prêteur.
4 – Si ces trois premières options ne répondent pas aux besoins, on regarde les options de prêts à juste valeur marchande, c’est-à-dire un prêt avec un taux d’intérêt préférentiel auquel s’ajoute une prime de risque. Ils peuvent être offerts entre autres par les banques, les investisseurs privés, ou les gouvernements. C’est à partir de cette option que la notion de «coût» pour l’entreprise commence, les intérêts sur le prêt devenant une dépense à payer pour celle-ci. Ce coût, règle générale, est moins élevé que l’option suivante.
5 – En dernier lieu, il y a l’investissement en capital-actions. On parle ici d’investisseurs privés comme les anges financiers, les sociétés de capital de risque, d’autres avenues gouvernementales ou à travers l’écosystème entrepreneurial. L'investissement en actions est l'achat de titres de propriété d'une entreprise (actions), dans le but de devenir actionnaire et de participer aux bénéfices de l'entreprise. Ce type d'investissement implique l'achat de parts, ce qui donne au détenteur d'actions le droit de revendiquer une partie des actifs de l'entreprise et une part de ses bénéfices. À terme, il s’agit du type de financement qui va coûter le plus cher car l’investisseur en capital-actions se voit octroyer une portion de l’augmentation de la valeur de l’entreprise, qui peut être significative si celle-ci est bien gérée et développée
Quoiqu’il en soit, que vous optiez pour un prêt bancaire, une subvention ou que vous fassiez appel à un investisseur privé, ou même à l’un de vos proches, chacune de ces sources comporte des exigences particulières – renseignez-vous bien auprès de votre CPA. Un entrepreneur averti en vaut deux.